jeudi, janvier 03, 2008

Montse

Voici trois souvenirs qui m'arrivent d'Espagne où mon livre Ces souvenirs qui nous gouvernent vient de sortir. Les trois souvenirs ont été traduits avec l'aimable participation de ma traductrice offiicielle catalane Amalia Prat. On voit combien l'injustice peut avoir de conséquences néfastes pour un enfant.
Patrick Estrade

Hola , acabo de leer tu libro , "Los recuerdos que gobiernan nuestra
vida". Me gustaria escribir los recuerdos que escribí cuando leí el
libro . He visto que en el blog todo está escrito en francés o
inglés , sin embargo yo soy catalana y te lo envio en castellano
(español).Si hay algún problema ya lo traduciré , muchas gracias.
Maria

Bonjour,
Je viens de livre votre livre (en langue espagnol) et j'aimerais vous transmettre les souvenirs que j'ai écris en le lisant. Je m'aperçois que le blog est en français ou anglais, mais étant catalane je vous l'envoie en castillan. S'il y a un problème, je peux vous le traduire. Merci beaucoup.
Montse

RECUERDO 1
Estoy en clase y me da mucha vergüenza hablar.Tengo miedo de que si
abro la boca , van a castigarme. Me estoy haciendo un "pipi" pero no
me atrevo a decirlo. Finalmente el pipi se me escapa .Las monjas me
castigan , me quitan las bragas , me suben en una silla en medio de
la clase con las bragas en la cabeza para que todas las niñas se
rieran de mi , y como ejemplo de lo que no debe hacerse . Sólo tenia
cuatro años. Mis padres nunca se enteraron de esto .Este episodio ha
marcado mucho mi vida y a alimentado en mi complejos de
inferioridad , culpabilidad , no superados . Siempre he creido que
soy la oveja negra de la familia , no digna de tener amigos . Durante
muchos años me cuesta mucho relacionarme y conservar amistades.

PREMIER SOUVENIR
Je suis en classe et j'ai honte de parler. Je crains que si j'ouvre la bouche on ne me punisse. J'ai envie de faire pipi mais je n'ose pas le dire. Finalement, je le fais dans ma culotte. Les bonnes soeurs me punissent: elles enlèvent ma culotte, me font grimper sur une chaise au milieu de la classe en me calant la culotte sur la tête pour que toutes les autres petites filles se moquent de moi, et comme exemple de ce que l'on ne doit pas faire. Je n'avais que quatre ans. Mes parents ne l'ont jamais su, Cet épisode a profondément marqué ma vie et a alimenté en moi des complexes d'infériorité et de culpabilité non surmontés à ce jour. J'ai toujours cru être la brebis galeuse dans ma famille et de ne pas être digne d'avoir des amis. Depuis de longues années j'ai des problèmes de relation et il me coûte de conserver les amis.

RECUERDO 2
El dia de los reyes magos en mi casa es un dia mágico.Mi padre , que
es como un niño , disfruta mucho este dia. Le encanta hacer
regalos .Pero vamos a casa de nuestra tia abuela que es madrina de mi
hermana pequeña y cada año le trae un regalo muy bonito.A mi , en
cambio , me regala algo muy pequeñito y feo .Pienso que es injusto ,
es el dia de reyes y no tendria que haber diferencias .Me siento no
querida, es evidente que hay preferencias . Sin embargo , nunca se me
ha ocurrido quejarme.Mis padres tampoco dicen nada al respeto.

DEUXIÈME SOUVENIR
C'est le jour des Rois, jour magique à la maison. Mon père, comme un enfant, est vraiment ravi ce jour-là. Il adore faire des cadeaux. Mais plus tard on va chez une vieille tante qui est la marraine de ma soeur cadette, à qui chaque année elle fait un beau cadeau. Par contre, à moi, elle m'offre quelque chose d'insignifiant et pas du tout plaisant. Je pense que c'est injuste, c'est le jour des Rois et il ne devrait pas y avoir de différences. Je me sens mal aimée, les préférences sont évidentes. Néanmoins, je n'ai jamais osé me plaindre. Mes parents non plus ne se prononcent pas à ce sujet.

RECUERDO 3
Cuando tenia diez años se murió mi abuela materna.Era la única
abuela que habia conocido y la queria mucho.Yo queria ir a su
entierro pero no me dejaron ,tampoco me dejaron despedirme de ella .
Yo me sentia mayor y madura pero mis padres no lo consideraron así ,
para ellos fue un tabú , nunca hablamos de ella y yo estuve muchas
noches soñando con ella.Tuve la sensacion de tener algo pendiente .

TROISIÈME SOUVENIR
J'avais dix ans lorsque mourut ma grand-mère maternelle. C'était la seule grand-mère que j'aie connue et je l'aimais beaucoup. Je voulais aller à son enterrement mais on m'en a empêchée, et je ne pus non plus aller lui dire au revoir. Au contraire de ce que pensaient mes parents, je me sentais adulte et assez préparée, mais eux considéraient la mort un tabou, jamais on n'en parlait. Pendant très longtemps j’ai rêvé d'elle et j’ai eu l'impression d'avoir laissé quelque chose d'inachevé.